- LA ROUTE DU ROCK 2005 -
DIMANCHE
Dernier jour de cette quinzième édition, avec le concert très attendu des Sonic Youth. Le site est un peu moins saturé que la veille, mais tout est relatif, puisque pas mal de nostalgiques se sont donnés rendez-vous à Saint-Père ce dimanche. Premier artiste à se produire dans l'enceinte du fort, Boom Bip alias Brian Hollon est l'un des rares représentant du courant électro hip-hop cette année. Pourtant, son set s'apparente plus à du post-rock, les morceaux étant pour la plupart instrumentaux et étirés. Bien que relativement court, l'ensemble est plutôt plaisant à suivre et suffit à me convaincre de jeter une oreille sur ses albums.
Au tour des britanniques de Maxïmo Park venus présenter à Saint-Malo A Certain Tigger, un brûlot post-punk unanimement salué par la critique. Dans la lignée de Franz Ferdinand le quintet a livré un show efficace et rythmé, la plupart des titres ne dépassant pas les trois minutes. Je n'ai pas envie de me fâcher avec tout le monde donc je resterai neutre quant à l'intérêt que peut présenter une telle formation. Souhaitons leur bonne chance car il n'est pas sûr que ce groupe passe le cap fatidique du second album…
Beaucoup plus atypique, le cas des Polyphonic Spree, chorale composée d'une vingtaine de musiciens, préoccupe autant qu'il fascine. Redoutant le pire lorsque ce super groupe monte sur scène, je suis rapidement rassuré par la tournure des évènements. Avec des symphonies pop psychédéliques atteignant parfois le quart d'heure et évoquant tour à tour les Flaming Lips, Spiritualized et Super Furry Animals, la secte séduit par son énergie et par la bonne humeur qu'elle transmet. C'est ridicule ou sublime, au choix. Personnellement, j'opte pour la seconde option…
L'ambiance monte encore d'un cran à l'approche de la montée sur scène des Sonic Youth. Devant un public majoritairement acquis à leur cause, les tontons du rock expérimental ont assuré l'essentiel. Accompagné de Jim O'Rourke qui alterne la basse et la guitare avec Kim Gordon, Lee Ranaldo & Co. ont parfaitement équilibré leur show, puisant les morceaux autant dans le dernier album que dans les anciens (Sister, Goo, Daydream Nation). Sans doute pas le concert le plus inoubliable, mais force est de constater que les Sonic Youth ont encore de quoi faire bouger les foules, malgré les traditionnelles minutes de larsen. Les traces de terre sur mon pantalon et l'odeur qui s'est dégagée des premiers rangs peuvent en témoigner…
La lourde tâche de succéder aux new-yorkais incombe au groupe canadien Metric, emmenée par Emily Haines. Et malgré des titres entraînants (Dead Disco, Succexy), je reste sur ma fin. Difficile à expliquer car on ne s'ennuie pas, mieux, le rock vitaminé du combo semble faire l'unanimité, mais il manque à Metric un zeste de folie. Trop carré et au final inodore…
Pour clore cette quinzième édition,
les organisateurs ont programmé le groupe belge Vive
La Fête. Pffffffffffff… Y'a la tente à démonter.
Inutile de dire que l'édition 2005 fut un bon cru, cependant pas
le meilleur alors qu'elle avait le potentiel pour. On attend 2006 avec
impatience avec un meilleur son si possible.