- LA ROUTE DU ROCK 2005 -
SAMEDI
Quelques nuages gris au-dessus de la Route du Rock. Quelques gouttes aussi. Rien à voir cependant avec la sinistrose des textes de The Organ. Le quintette féminin joue un rock new wave efficace et séduisant. Certes, c'est un peu court et peu varié. Mais ces anglaises semblent être d'un goût tout à fait acceptable pour les nombreux fans des Cure venus sur le site.
Colder également. En effet, le groupe français emprunte énormément aux années 80 (un peu comme tout le monde en ce moment, diront les mauvaises langues). Pas de quoi laisser un souvenir impérissable.
L'auditoire va se réchauffer avec
les Raveonettes. Les danois assurent, même
si la plupart de leurs titres demeurent quelconque. N'est pas le Velvet
qui veut. Le groupe joue impeccablement sans inventer grand-chose. Deux
ou trois morceaux extraits de leur dernier album forcent malgré
tout le respect.
En tout cas, la foule apprécie.
Mais bon, l'essentiel n'est pas là. Allez, tous ces gens au maquillage sombre ou clownesque, aux T-shirts noirs taille XL flanqués au nom de leur héros ; tous ces gens qui se sont parés de leurs plus beaux atours gothiques, ils vont l'avoir leur monstre sacré. Et pour plus de deux heures en plus. Robert Smith se fait attendre le temps d'une longue introduction. Soudain, la gueule d'ange déchu et bouffie apparaît. Le show peut démarrer. La voix des Cure demeure malgré le poids des ans, épaulé pour l'occasion par son bassiste Simon Gallup. Les plus zélés des fans ont dû se régaler de la longue prestation du groupe. Les autres auront apprécié les tubes imparables de The Cure. Pour certains membres du public ce fut un peu long, comme pour cet homme qui dansa sur Saturday Night 10:15 en hurlant : "Et dire que mes parents écoutaient cette merde". Y'a plus de respect pour les aînés. En tout cas, Robert Smith inspire toujours autant les artistes. En effet, depuis qu'on lui a offert un maillot du Stade Rennais, l'équipe bretonne n'en finit plus de prendre des raclées. No future.
Après le concert marathon des Cure, il fallait une bonne dose de volonté pour éviter l'endormissement. Et pourtant le concert suivant mettait en scène !!!, un groupe aux prestations sulfureuses. Punk, funk et psychédélisme en guise de remontant. Des pros de la transe, des pousse-au-vice en mini-short, ces satanés new-yorkais. Ils ont pourtant eu bien du mal à réveiller l'armée de zombies gavés de musique. Les nouveaux titres ont côtoyé les anciens avec ce style caractéristique rempli de digressions et de prolongements aléatoires de morceaux. Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Le public avait un cul de plomb et baillait aux corneilles. Dommage, car les !!! ont été plutôt bons.