- LES TRANSMUSICALES 2005 -

Concert au Parc des Expositions
Parc des Expo de Rennes - Vendredi 9 décembre 2005

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KATERINE

CONCERT AU PARC EXPO

MADAME DE C***
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Pendant que certains tentaient vainement de se réchauffer en jouant du tam-tam sur des poubelles ou en "provoquant" les CRS dans le centre-ville de Rennes, d'autres se retrouvaient au Parc Expo pour goûter à l'éclectisme des Trans. Avec vingt deux groupes (DJ's inclus) répartis dans trois Halls, il y avait de quoi faire.

Des choix cornéliens viennent ponctuer cette soirée. Pizza ou beignets ? Tuer le type qui anime le concours "air guitar", organisé par une boisson marron et pétomane, ou le tuer tout en ayant conscience que ce sont des raisons financières qui l'obligent à s'humilier en public ? Alors, on n'a pas tout vu, en dépit d'une organisation irréprochable. On a raté des trucs, notamment l'opération qui consistait à obtenir un ticket boisson en échange de dix gobelets plastiques. Mais voici que Duels fait son entrée. Ce groupe de Leeds, emmené par un chanteur en imper, se fait l'apôtre des jeunes pleins d'espoirs sur leur single Young Believers. C'est pourquoi ils crachent sur les cyniques. Manque de pot, on est cynique. Du coup, on s'est pris une volée de glaviots pop et de rythmique post-punk à la Bloc Party. Ce n'est pas complètement nul, mais Duels manque cruellement d'inventivité.

Vint ensuite le tour de The Brian Jonestown Massacre. Une grande curiosité entoure ce groupe. Tous les regards étaient tournés vers le chanteur Anton Newcombe. Apprécié de l'underground américain, ami des Dandy Warhols et vedette du film documentaire Dig!, Anton le fêlé est un type bizarre. Il engueule son groupe, passe une plombe à s'accorder, engueule les ingénieurs car la lumière le dérange et insulte le public. Accessoirement, The Brian Jonestown Massacre compose de très bons morceaux de rock psychédélique qui font penser aux compositions des Beatles à l'époque de leur retraite à Rishikesh et à celles des Byrds sur leur album Fith Dimensions. Évidemment, on retrouve quelques clins d'œil aux Dandys Warhols lors du concert. Quant aux facéties du chanteur, elles sont rigolotes cinq minutes. Passé ce cap, on se demande s'il n'est pas en train de se parodier. C'est vrai quoi : insulter le public en balançant des "fuck" à chaque fin de phrases n'a rien de très imaginatif. En fait, Newcombe est réellement comme ça. Samedi après-midi, il se baladait (sous acide ?) dans les bars de Rennes, accompagné de deux ou trois fans. Anton se plaignait parce que ces gars-là lui avaient offert un pauvre kebab, alors que lui, il leur avait offert du champagne et de l'absinthe. Il se demandait ce qu'il foutait aux Trans et ce qu'il foutait à Rennes. Et son groupe ? "Fuck them" répond Anton. Merci Anton. Change pas. T'es un vrai casse-couilles à la vie comme à la scène.

Tout ça pour dire qu'on a raté Juliette And The Licks. Son show avait l'air efficace, plus que sa musique en tout cas si l'on en croit les critiques. Par contre nous avons pu assister au concert de Primal Scream. Champion de la débine et des performances en dents de scies, Bobby Gillepsie a fait mentir ses détracteurs en sortant une grosse prestation. Épaulé par le guitariste légendaire de My Bloody Valentine, Kevin Shield (curieusement statique par rapport au reste du groupe) et par son autre guitariste (horriblement habillé en pantalon de cuir, casquette et veste à paillettes), Bobby court sur la scène, prend la pose, fait tournoyer le pied de son micro et répond au membre du public qui lui a jeté une bouteille. Résolument rock, le concert de Primal Scream se compose de morceaux anciens (Movin On Up, Kawalski), de titres plus récents époque XTRMNTR (Kill All Hippies, Svastika Eyes, Shoot Speed/Kill Light…) et même d'exclusivités. Une prestation plus qu'appréciable.

L'autre curiosité de la soirée, c'était bien entendu le retour des Undertones. Ces punks, surnommés les Ramones irlandais, continuent de jouer leurs succès de la fin des années 70 tout en rajoutant de nouveaux morceaux. Une petite appréhension venait de l'absence du chanteur historique Fergal Sharkey. Heureusement Paul McLoone, membre historique du groupe, se défend plutôt bien au chant. Le concert se déroulera donc sans accrocs, les tubes pop-punk des Undertones faisant encore leur effet : Jimmy Jimmy, One Way Love, Here Comes The Summer, Jump Boys, I Know A Girl, et bien évidemment Teenage Kicks. Oui, je suis ridicule à chanter des bouts de chansons en même temps que le groupe, mais l'enthousiasme des Undertones est tellement communicatif qu'il est difficile de résister. D'ailleurs, les petits jeunots de Kill The Young ne s'y sont pas trompés. Après leur show plus que réchauffé de sauce punk-pop, les trois frères tueurs de jeunesse ont enfilé leurs petits perfectos étroits pour foncer au premier rang du concert des Undertones.

Ceci explique notre rendez-vous manqué avec Engineers. Dommage, on aurait bien aimé les voir. On a "entre aperçu" Mattafix. Sympa et effectivement très proche de Massive Attack. On est aussi tombé par hasard sur Hayseed Dixie (notez au passage le subtil jeu de mot avec AC/DC), des gros messieurs en salopettes et bandanas qui reprennent quelque chose comme des morceaux semblable à Queen, mais avec un banjo. Beurk, j'ai failli vomir. Enfin, on a loupé Champion et son armée de guitares (quatre en tout) qui a joui d'un très bon accueil de la part du public. Oh, on a à peine écouté la soul sympa mais consensuelle de SA-RA Creative Partners, car il était temps d'aller se coucher.

Monsieur Pipo