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- HERMAN DÜNE + JEFFREY LEWIS -

Le Point Éphémère à Paris
Samedi 29 janvier 2005

Marek est mon ami. Et pour son anniversaire, j'ai décidé de faire un effort et de le convaincre d'abandonner sa vie de gueux un instant pour l'emmener dans un lieu " branché " de la Capitale. Je lui ai donc offert une place pour aller voir Herman Düne au Point éphémère qui, après avoir accueilli Encre, Matt Elliott et Berg sans Nipple notamment, est en passe de devenir un lieu incontournable pour tous les adeptes de rock indépendant.

J'avais plusieurs objectifs en tête en accompagnant Marek à cette soirée. D'abord m'initier à ce " folk moyenne France " qui est une de ses spécialités. Ensuite, l'aider à trouver l'âme sœur. Enfin, j'espérais secrètement qu'il allait accepter de se taper le compte rendu du concert, c'était la moindre des choses surtout que c'est moi qui aie payé les places. Bon, j'ai échoué sur les deux derniers points. Niveau drague, c'était tout de suite mort vu que ce bouffon avait oublié sa belle chemise que sa maman lui avait offerte à Noël et qu'il s'est ramené avec un t-shirt de Pavement taille 12 ans. Pour le compte rendu, j'ai a moitié raté mon coup, sinon je n'écrierais pas ces notes. Marek a en effet eu la gentillesse de me faire savoir qu'il rédigerait bien un papier mais qu'il l'enverrait à un autre webzine (dont on gardera secret le nom), pensant sans doute que Rock360 n'était pas un projet encore assez crédible à ses yeux. Manque de bol pour ce Judas de Marek, l'autre webzine en question n'a pas vraiment semblé intéressé par sa prose. Ah ah, j'en rigole encore…
Bon, ce soir là, tout n'est pas non plus parti en couille puisqu'on a eu droit à un véritable show musical fait par des artistes communicatifs et humbles, prêts à rejouer pour la partie du public restée dehors faute de place, le Point éphémère étant bondé. Une fois à l'intérieur, on a mis pas mal de temps à conclure qu'il n'y aurait qu'un seul concert et non pas trois comme l'affiche pouvait le laisser penser, du moins pour des gens simples d'esprit comme nous. En effet, Jeffrey Lewis et les frères Herman Düne ont alterné pendant deux heures environ des prestations solos et à plusieurs, parfois aidés par des tierces personnes dont le compagnon de route Neman Herman Düne, le professeur Sean Berg (Berg sans Nipple), Lisa Herman Düne et Clémence (du groupe Freschard). L'alchimie était réussie, tant du point de vue musical que physique d'ailleurs, le look de clodos des frères Herman Düne se mariant parfaitement avec la mine adolescente de Jeffrey Lewis, à notre plus grande surprise. Il est vrai que c'était avec un certain détachement que nous attendions la prestation de ce dernier. Pauvres incultes que nous sommes… sa maîtrise parfaite des larcens et du songwriting a achevé de nous impressionner. Ce maître de l'anti-folk a ainsi gratifié le public de ses mélodies désaccordées et de certains titres tendance garage. Un génie qui ne s'arrête pas à la sphère musicale puisque Jeffrey Lewis est également auteur de comics. Deux passions totalement conciliables comme en témoigne le petit conte chanté et illustré en BD par le new-yorkais, qui fût sans doute la sensation du concert.
Pas en reste non plus, les frangins Herman Düne ont également conquis le public entièrement acquis à leur cause. Visiblement très heureux d'être là, David nous a gratifié, avec son ukulélé magique, de morceaux parfaitement exécutés n'hésitant pas à monter dans les aigus, ce qui, avec sa splendide barbe et son gilet orné de cerfs, nous fit nous interroger sur son appartenance à une autre fratrie, celle des Bee Gees en l'occurrence. Clope au bec, avec ou sans micro, parfois sans accompagnement, le zombie André H.D. nous a lui plutôt amusé avec sa bretelle de guitare qui n'arrêtait pas de lâcher.
Bref, un show insolite et plutôt enlevé qui s'est achevé par plusieurs reprises, dont Walker Texas Rangers de Prewar Yardsale (un groupe qui leur tient à cœur) et Lady Godiva's Operation des Velvet Underground, et qui m'a permis de remplir au moins un des objectifs fixés. Marek avait raison, ce n'est pas si chiant que ça le folk…

Marek Bogdanov et Gros Barnes
(enfin surtout Gros B)

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Herman Düne

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