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154
WIRE
- (1979)
En 1979,
une vague de froid souffle sur les cendres du punk. Les cris se muent
en chants et les claviers remplacent les guitares désaccordées.
Wire opère sa mutation et transforme
sa colère en désillusion.
154
est l'occasion de découvrir le rock cérébral de Wire
enrichi d'une orchestration complexe. Le trio guitare-basse-batterie se
voit désormais renforcé par l'arrivée de claviers,
de synthétiseurs, d'un violon électrique, d'une flûte
et d'un cor anglais. Alors on pense avant tout à Joy
Division quand il s'agit de jouer au jeu des ressemblances. Même
rage contenue, même ambiance brumeuse, même voix d'outre-tombe,
mêmes remontées acides sporadiques. Cet album d'accalmie
connaît effectivement des intempéries telles que Two People
In A Room et Once Is Enough. Wire chante la solitude, l'incapacité
de s'ouvrir à l'autre et la claustrophobie. 154, c'est pourtant
l'histoire d'un voyage vers l'inconnu. Une destination à géographie
variable qui n'aboutit pas (Map Ref. 41°N 93°W). C'est
aussi une question de choix. Une décision à prendre, une
voie à emprunter. Oui, mais quelle est à la bonne direction
parmi les quarante possibilités recensées par Wire (40
Versions) ? Une chose est certaine : toutes conduisent à la
mort.
À noter que la version de 154 remasterisée en 1994
contient cinq bonus tracks très expérimentaux et foncièrement
novateurs pour l'époque [Small Electric Piece et Get
Down (Part I&II) notamment].
S'aventurer dans un album de Wire relève toujours de la quête.
On recherche les hommages au passé autant que les traces de ce
que préfigurera l'avenir. 154 synthétise le post
punk et son basculement vers l'électro de New
Order. Quant au futur de Wire, il s'écrira en pointillés
puisque le groupe s'éteindra avant de se reformer en 1986 afin
de reprendre ses expériences là où il les avait laissé.
Monsieur
Pipo
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