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The Velvet Underground And Nico

The VELVET UNDERGROUND - (Polydor, 1966)

Ce premier album du Velvet Underground est ancré dans les annales comme l'un, voire le meilleur album rock de tous les temps.

Comment aborder un tel sommet ? Par la première chanson Sunday Morning, ballade d'ouverture, chanson des dimanches matins difficiles, sorte de retour à la réalité. C'est le symbole de tout le génie qui accompagne ce groupe. Lou Reed (guitare, chant), John Cale (basse, chant et violon), Sterling Morrison (guitare) et Moe Tucker (percussions sur des poubelles et des cartons, sur une batterie lorsque les temps furent moins difficiles) sont la première formation du groupe. La première rencontre fut celle de Lou Reed, jeune poète new-yorkais et John Cale, musicien classique émigré gallois. Les deux se fréquentent et échangent leurs idées. C'est surtout Reed qui raconte ses histoires en les mettant en musique et Cale qui donne la coloration à cet univers qu'ils décrivent eux même comme "du rock industriel et expérimental". C'est la rencontre avec le fameux roi du Pop Art Andy Warhol qui changea le tout. Il les accueille dans son "usine à artiste" (la Factory) où les deux compères purent rencontrer le reste de la formation. C'est là que Lewis Reed conçu son univers si particulier mêlé d'histoires de drogues, de travestis et de sadomasochisme avec de magistrales histoires d'amour. I'll Be Your Mirror est un poème que Lou composa pour la chanteuse que leur imposa Warhol : Nico (le mannequin et actrice allemande Christa Päffgen). Ce qui frappe dans cette chanson tout comme dans les autres ballades Sunday Morning et Femme Fatale, c'est la justesse et la simplicité du vocabulaire utilisé. Les chansons expérimentales qui font la touche du Velvet se mêlent avec ses perles pop. I'm Waiting For The Man, ballade rock évoquant l'attente d'un dealer ; la fabuleuse Heroin, ode de huit minutes à la drogue éponyme ; puis Venus In Furs, une histoire de sadomasochisme, façonnent l'univers de ce disque. La production très sèche de Warhol amplifie le coté brut des compositions de Reed et Cale, les lignes mélodiques de Morrison amènent les morceaux vers des sommets, et enfin le tempo martelé de Tucker rappelle plus les battements du cœur qu'une partition de batterie.
Cet album est sanguin, nerveux et doux ; autant de paradoxes qui constituent un mythe. Des conditions extrêmes de création : drogue, fatigue… et des intervenants pétris de talents vous donnent sans doute le plus grand album de rock de tous les temps ! (ou bien sûrement celui qui en a influencé le plus). La suite n'est que littérature...

Kannibal Smith

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