Roman Candle

Elliott SMITH - (Spent Bullets, 1994)

Ce premier album d'Elliott Smith n'est sorti en France qu'après son troisième album (Either/Or) suite au succès de Will Hunting dont Smith a assuré la B.O.

Ayant eu l'énorme privilège (par un chanceux concours de circonstance) de découvrir Elliott Smith par Roman Candle et non par Either/Or ou XO, cet album provoque toujours en moi une émotion particulière. Dès les premiers accords du titre éponyme Roman Candle, je suis assailli de frissons. Ce titre a quelque chose qui me transporte et me bouleverse à chaque écoute. Je ne peux m'empêcher de le trouver parfait. Et puis ça continue mais de façon moins soutenue tout au long de ce trop court opus. Condor ave montre que tout le talent de l'artiste est déjà là : la voix fragile, doublée de Smith, comme le jeu de guitare caractéristique du gars de Portland. S'ensuivent trois morceaux même pas nommés car c'est la petite amie d'Elliott qui a envoyé cette maquette en cachette au label Cavity Search. Une guitare acoustique, un harmonica, le même plaisir simple qu'on retrouve chez Dylan ou Will Oldham. Pour Last Call, il s'adjoint d'une guitare électrique pour faire mieux exploser sa rage si souvent étouffée. Les paroles "You don't care what I say" ou encore "I wanted her to tell me that she would never walk me" sont bouleversants. Roman Candle est magnifique, pourtant il ne montre qu'une partie du génie de Smith.

Marek Bogdanov

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