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From A Basement On The Hill

Elliott SMITH - (2004)

Elliott Smith est mort.

Tout est dit. Cette disparition attriste. Elliott Smith est mort sans avoir pu donner les dernières touches à From A Basement On The Hill. Cet album, devenu testament, ne ressemble peut-être pas à ce que l'auteur aurait souhaité. Aurait-il approuvé l'ordre des titres ? Aurait-il laissé tels quels certains arrangements ? Aurait-il conservé tous les morceaux ?
Peu importe. Il faut faire abstraction de ces supputations, qui resteront en suspens, pour se concentrer sur le contenu de From A Basement On The Hill et ainsi remarquer que l'essentiel est là.
L'introduction claustrophobe et inquiétante de Coast To Coast bascule dans un déluge de piano et de guitare. Un morceau puissant où brille la voix claire d'Elliott Smith. Pudique et sensible, le songwriter américain raconte ses histoires d'amour inachevées voire inutilement prolongées. Déprimé ou simplement abusé par le whisky et la drogue, Elliott Smith oscille entre l'envie de rester seul (Shooting Star) et la peur d'être abandonné (Don't Go Down). Il ne se cherche pas d'excuses et ne blâme personne d'autre que lui-même. Ses états d'âme le poussent à l'autodestruction, dont il est beaucoup question dans ce dernier album.
Heureusement, Elliott Smith se laisse parfois aller à la rêverie en évoquant avec nostalgie l'enfance. Ce sont ces traits de lumière qui l'ont toujours sauvé de la neurasthénie jusque-là et qui lui ont permis de composer des morceaux aussi éblouissants que King's Crossing. Mais voilà qu'Elliott Smith s'est éteint.
From A Basement On The Hill s'inscrit au carrefour de ses ambitions symphoniques : moins bon que XO, mais meilleur que Figure 8. De toute façon, ses plus belles batailles, il les avait déjà menées et n'avait plus rien à prouver. On frissonne toujours autant à l'écoute d'Elliott Smith et cet album ultime, nourri de désespoir, ne fera qu'amplifier ce phénomène.

Monsieur Pipo

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