The Piper At The Gates Of Dawn
PINK
FLOYD - (EMI,
1967)
Que dire sur cet album qui n'a pas déjà été écrit quelque part ? Rappelons le contexte. 1967 : les Beatles passent à la postérité avec Sergent Pepper, les Rolling Stones planchent sur la suite d'Aftermath et outre-Atlantique un petite groupe new-yorkais sous la houlette d'Andy Warhol s'apprête à révolutionner la musique avec un album éponyme : The Velvet Underground.
Pink
Floyd sort son premier album
suite à trois singles fort prometteurs (dont le magistral See
Emily Play). The Piper At The Gates Of Dawn
reste l'œuvre de Syd Barrett, leader
incontesté et incontestable du groupe. Roger
Waters, Rick Wright et Nick
Mason sont dans l'ombre du génie. Il façonne le son
du Floyd, avec son jeu de guitare très simple, il invente le larsen,
tout cela dans des shows plus grandioses les uns que les autres avec des
effets lumineux qui rappellent sans aucun doute l'état du chanteur.
L'album possède onze chefs d'œuvres, petites perles du psychédélisme.
Le spatial Astronomy Domine ouvre le bal avec un déluge
de voix distordues. Les très pop Lucifer Sam et Matilda
Mother empreints de solo d'orgue Hamon sont des petits bijoux. La
seule composition de Waters, Take The Stethoscope And Walk, est
parfaitement interprétée par l'ami Syd. L'apogée
reste Interstellar Overdrive, un instrumental de neuf minutes aux
accents expérimentaux reflètant parfaitement l'expression
musicale de Barrett. Le final Bike, petite comptine enfantine,
clôture le tout avec un patchwork typiquement floydien.
Le grand intérêt de ce disque, outre l'excellence de ses
chansons, est qu'il pose les bases du futur mythe. L'influence qu'aura
eu Barrett sur ses acolytes est prépondérante pour la suite.
Le son atmosphérique, les shows lumineux pour habiller la musique,
tout cela leur est venu de leur premier leader. Ils le lui rendront plus
tard sur Wish You Were Here avec Shine On Tou Crazy Diamond qui
lui est directement dédié.
Kannibal Smith
----------------------------------------------------------------------
