|
|
|
|
|
Road
movie en béquilles
NON
STOP - (Ici
d'Ailleurs, 2005)
Le souffle
de la révolte gronde dans les entrailles toulousaines. Non
Stop débarque avec un album hip hop torturé, viscéral
et ironique.
Non Stop, le dernier électrochoc
toulousain, est en train de foncer sur l'inertie hexagonale, avec ici
et là des anciens de Diabologum mais
aussi des types comme vous et moi. Des gens ordinaires qui n'ont rien
à dire sur l'évolution de la société sinon
que le sens dans lequel elle va c'est de la merde, un truc de tarés,
"entre la farce sociale et le porno" à en hurler jusqu'à
la mort. Avec ou sans Programme, qui lâche
peu à peu la musique, et même si la voix de Michniak
se fait encore entendre dans Faut pas rester là, Non Stop
apparaît suffisamment armé pour renouveler le genre à
coups d'aphorismes amers, de jeux de mots incisifs, d'humour noir et de
boucles hip hop. Et si certains font de Non Stop un clone de Programme,
il suffit de se pencher attentivement sur l'écriture pour découvrir
qu'il s'agit d'une nouvelle forme de contestation, nourrie par un désespoir
mordant et un rire à faire peur avec des slogans sortant des tripes,
des passages sombrement poétiques (Le Fils du soldat inconnu),
quelques maladresses et beaucoup de talent. Le tout avec des orchestrations
techno-rock-hip-hop puissantes et déconcertantes qui dessinent
un autre horizon ; là où les paumés peuvent s'en
sortir par l'art, là où les marrants ne se suicident plus,
là où la colère remplace la désillusion. Et
tout ça dans un album de cinquante minutes à la fin dévastatrice
; une décharge électrique qui ne vous quitte plus et qui
vous pousse à écouter encore et encore Non Stop, jusqu'à
l'indigestion, ou jusqu'à la folie.
Monsieur
Pipo
----------------------------------------------------------------------
|
|
|
|
|
|
|