Substance

JOY DIVISION - (1988)

Joy Division c'est l'histoire d'un homme épileptique qui se pendit, laissant derrière lui une femme et un enfant. Ian Curtis se suicida au moment même ou le groupe accédait à la reconnaissance. La détresse n'est jamais là où on l'entend.

Substance est une compilation du groupe mancunien reprenant les meilleurs morceaux enregistrés entre 1977 et 1980. L'occasion idéale pour découvrir l'étendue du savoir faire du groupe de Ian Curtis. Warsaw introduit l'album et illustre les débuts punks d'une troupe partie à l'assaut de la décadence britannique. Ian Curtis et ses hommes forment la "Joy Division", nom donné aux bordels ambulants mis à la disposition des soldats nazis.
Ce qui marque à l'écoute de cet album, c'est le ton monocorde du chanteur : Curtis parle d'une voix métallique, presque détachée dans le chaos musical qui l'entoure. La basse résonne et les sonorités synthétiques règnent en maître. Joy Division nous réconcilierait presque avec le son new wave des années 80 sur le tube magnifique qu'est Love Will Tear Us Apart. Sauf que Joy Division fait davantage dans la cold wave. L'atmosphère glaciale qui se dégage de la majorité de cette compilation est malgré tout réchauffée par la guitare de Bernard Albrecht sur des titres sulfureux tels que She's Lost Control, No Love Lost, Failures ou bien encore l'inquiétant Glass.
Substance est une excellente compilation qui nous livre les derniers gestes incontrôlés d'un hérétique incarnant à lui seul la face sombre de l'Angleterre Thatchérienne.

Monsieur Pipo

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