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Destroyed
To Perfection
GOMM
- (2005)
Gomm
est un groupe français à la réputation grandissante.
Navigant entre les vagues du revival punk et du son des années
80, leur premier album est le fruit de cinq années de gestation.
Déjà sorti en autoproduction depuis un an, Destroyed
To Perfection surprend par sa production irréprochable et
son efficacité musicale.
Gomm
joue sous l'influence combinée de Can
et de Wire. Synthétiseurs rétros
et jeu de guitare passant de la digression expérimentale à
la rugosité binaire. On sent que Destroyed To Perfection
reste figé dans les années 70-80. Le problème, c'est
que Gomm n'est pas le seul dans le genre en ce moment. Alors, comment
faire pour se démarquer de ses contemporains ?
La première audace consiste à chanter en allemand, en anglais
et en français. Ainsi, l'album démarre avec Karl Heinz
Mucke, un morceau dans la langue de Goethe en forme de clin d'il
à la scène rock d'Outre-Rhin qui su en son temps dépasser
les clichés. Les textes minimalistes jouent davantage sur la musicalité
des mots que sur la profondeur du sens. La voix féminine combine
quant à elle chant éthéré et déraillement
contrôlés.
Au-delà de la production impeccable, c'est la maturité des
compositions qui étonne. Volontairement industrielle et sombre,
la musique de Gomm s'appuie sur des boucles répétitives
et basculerait presque dans le post-rock avec des no man's land sonores
coincés entre deux feux de barrage. Punk, pfunk, rock bruitiste,
expérimental, cold wave : le combo du Nord peut tout faire. Les
morceaux sont tendus et les explosions suffisamment retenues pour ne pas
tomber dans la caricature. Gomm se maîtrise jusqu'au bout et esquive
l'explosion sonore facile.
Destroyed To Pefection est d'une beauté froide. Une création
aussi belle qu'une balle.
Monsieur
Pipo
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