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The Private Press

DJ SHADOW - (2002)

Déroutant.

DJ Shadow aime les ambiances feutrées, les musiques atmosphériques et les guitares planantes. Il suffit d'écouter Fixed Income pour s'en convaincre, une longue mise en abîme sur fond de sonorités orientales et de beats lents.
Alors que l'auditeur commence à tomber doucement dans un état de bien-être profond, DJ Shadow change brutalement de station pour nous faire entendre la beauferie d'un animateur de boîte de nuit hexagonale (un clin d'œil sympathique à l'exception culturelle française). Heureusement tout rentre dans l'ordre sur les morceaux suivants avec les rythmes nerveux de Walkie Talkie qui débouchent sur les routes vaporeuses de Giving Up The Ghost et du lancinant Six Days. La route défile en pleine nuit. L'album de Dj Shadow se prolonge et captive de manière hypnotique. Heureusement Right Thing/GDMFSOB vient sauver de l'endormissement pour offrir l'opportunité d'appuyer sur l'accélérateur avec ce morceau d'électro endiablé. Finalement, mieux vaut passer en pilotage automatique et se laisser conduire par le taxi de Mashin'On The Motorway, le reste de l'album étant un carambolage de sons des années 80, de piano, de violon et de drum and bass. On pourrait d'abord se dire que l'accident a provoqué des dégâts irréparables. Mais en se retournant pour vérifier, on finit par trouver que You Can't Go Home Again a quand même de l'allure.
DJ Shadow nous quitte comme il est arrivé, laissant derrière lui The Private Press, un album inégal certes, mais qui devient plaisant avec le temps.

Monsieur Pipo

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