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Cinder

DIRTY THREE - (Bella Union, 2005)

Auteur d'une discographie sans faute, le trio australien (Warren Ellis, Mick Turner et Jim White) sort son septième album dont le format - 19 titres de 4 minutes en moyenne - constitue la principale attraction.

On est donc assez loin des longs morceaux tels Indian Love Song ou Deep Waters qui étaient la spécialité du groupe dans les 90's. Cinder apparaît comme un disque plus conventionnel, la faute à un début d'album assez "pop" où le violon s'efface, une fois n'est pas coutume, au profit de la guitare. Pour autant, Dirty Three n'apporte pas énormément de nouveautés sur le fond de ses compositions, comme ils avaient pu le faire avec leurs derniers longs formats qui succédaient à la période violente symbolisée par Horse Stories. Les australiens replongent ainsi rapidement dans un monde déstructuré où l'improvisation est le maître mot, s'inscrivant dans la lignée des albums planants post Ocean Beach et malgré quelques titres enlevés (Doris, Sad Sexy). Malheureusement, et chose assez paradoxale, les complaintes instrumentales ne produisent plus la magie d'antan. Pire, on éprouve un certain ennui à l'écoute de ces 19 titres. Entendons-nous, Cinder n'est pas un disque raté (notons au rayon des bonnes surprises, Great Waves chanté par Chan Marshall de Catpower, fait assez rare pour être signalé par quiconque s'intéressant de près ou de loin à la discographie de Dirty Three). Il est par contre inégal, notamment sur la seconde partie de l'album qui souffre de certaines longueurs. On déconseillera donc de plonger tête baissée dans ces 19 titres sans s'octroyer certaines pauses... Au moment de sortir She Has No String Appolo en 2003, Warren Ellis déclarait "on a décidé au début du groupe qu'on arrêterait sitôt qu'on ferait de la merde, c'était la seule règle". Ce n'est heureusement pas encore le cas, mais ce septième effort risque de ne pas faire beaucoup de bruit ; "comme un disque de Dirty Three" diront les mauvaises langues.

Gros Barnes

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