"Le
Goût du jour"
DIABOLOGUM
- (1994)
Mais
où est passé Diabologum
? On les avait laissé dans l'approximation et la musique expérimentale
et les voici transfigurés en superstar pop.
Grosses guitares, balades
et chants : on pourrait croire à la blague et au foutage de gueule
à la première écoute. Puis on finit par aller creuser
au-delà. Diabologum ne veut pas devenir les Rita
Mitsouko mais continue l'expérimentation. On sifflote aisément
les premiers morceaux où la facilité cache souvent des textes
teintés de pessimisme. Diabologum est certain d'une chose : l'art
est mort donc tout est permis. Une fois de plus on nous plonge dans un
univers aux références multiples avec le morceau Heaven
Boulevard. Comme si Diabologum cherchait des justifications à
sa démarche.
Le groupe ne peut se détacher de son image "arty". Loin
de vouloir faire taire sa réputation de branleur, Diabologum l'assume
et s'amuse à nous chanter La Facilité, un hymne à
l'inactivité où l'on trouve ceci : "Notre philosophie
est simple : être surdoué sans l'avoir demandé
Et puis surtout, en profiter". Les chansons en anglais sont chantées
avec un accent français marqué comme sur The Ballad Of
The Boy Wonder. On se laisse promener par l'ensemble du disque jusqu'à
l'ultime morceau Pea, une reprise de Codeine
inquiétante et sombre où le chanteur hurle son désespoir
sur fond de piano. L'avenir s'obscurcit et la parenthèse enchantée
semble refermée.
Monsieur
Pipo
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