C'était un après-midi semblable aux autres...

DIABOLOGUM - (Lithium, 1993)

En 1993 Lithium sort un album ovni au titre énigmatique. Expérimentation ou fumisterie ?

L'introduction nous prévient : "Attention à jouer aux génies parce qu'on risque de le devenir". Proche de l'amateurisme, faussement facile, Diabologum joue avec les références et multiplie les recherches sonores. On se perd dans ce fourre-tout musical qui mélange chanson française - avec la présence de Dominique A sur la reprise de Courage des oiseaux - et rock Nirvanesque sur le titre Kill Sub Pop Star. Ca craque de partout et ça part dans tous les sens. L'ensemble est pourtant marqué par des traits de paresse qui viennent flinguer les bonnes inspirations du groupe et qui donne à l'album un côté "artiste prétentieux".
Dommage car Diabologum frise le génie lorsqu'il se met à sampler un passage du film Sailor et Lula sur le morceau Sticky Hair-Pin en y appliquant des guitares abrasives. On finit d'ailleurs par se dire que Lynch s'y trouverait bien dans ce disque bancal, sans fil conducteur réel et qui se termine avec un titre ironiquement baptisé Je ne reviendrai jamais. Ce disque est un bout de chewing-gum collé sous les pompes de l'univers musical français, une petite perle lo-fi que Lithium a eu le courage de sortir en 1993. On se dit à l'époque que Diabologum pourrait aller très loin s'il parvenait à se détacher de son attitude de branleur.

Monsieur Pipo

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