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#3

DIABOLOGUM - (1996)

"Quand j'ai ouvert les yeux / Le monde avait changé" : voici les premiers mots prononcés sur l'album. Le monde a changé et Diabologum n'est pas en reste.

Fini le temps de l'introspection et de la facilité. Diabologum ouvre les yeux sur la vie et constate les dégâts. Les digressions sonores d'hier font désormais place à la cohérence. Diabologum rappe plus qu'il ne chante, joue du rock à base de samplers et montre enfin de quoi il est capable lorsqu'il se donne la peine de travailler. Le duo de chanteur Cloup/Michniak joue à la perfection le une-deux en se renvoyant le micro au fil de leurs compositions. Les textes surréalistes et intimistes de Michel Cloup (De la neige en été, Une Histoire de séduction, Un Instant précis) fréquentent l'univers cynique et désespéré d'Arnaud Michniak (Il faut, Les Angles, 365 jours ouvrables).
Le ton s'est durci, les jeunes branleurs ont mûri. Ils ont jeté leurs mauvaises manies pour ne conserver que le meilleur d'eux-mêmes. Le titre phare de cet album demeure La Maman et la putain, une fusion du concept de sample de film (issu du morceau Sticky Hair-Pin sur le premier album) et du morceau de piano déchirant de Pea (la reprise de Codeine sur le deuxième album du groupe). La Maman et la putain devient alors un morceau poignant où le groupe se tait pour laisser place au texte du cinéaste Jean Eustache. Certainement l'une des plus belles chansons d'amour jamais entendue.
Gavés de slogans situationnistes qui estiment que le l'art se transforme en spectacle commercial, les frondeurs de Diabologum se lancent à corps perdu contre les médias, illustration faite avec le succès radiophonique de 365 jours ouvrables. Combattre le système, puis se faire bouffer ? Diabologum opte finalement pour l'implosion en 1998 après avoir réussi le meilleur album rock français à ce jour.

Monsieur Pipo

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