No Cities Left

The DEARS - (spinART, 2004)

2004 a été marqué par l'explosion de la scène canadienne. Si 2002 a été marqué par Hot Hot Heat et Broken Social Scene, 2004 aura été marqué par deux groupes encore plus valeureux : The Arcade Fire et The Dears.

Murray Lightburn, fils légitime de Morrissey (les Dears ont fait toute sa première partie aux USA) a eu des galères incroyables toute sa vie. Fils "indigne" de pasteur, ancien S.D.F., il a rapidement acquis la sensation qu'il serait un loser toute sa vie. C'est sans doute cette dure vie qui donne à ses compositions une tristesse et une mélancolie si touchante. Mais ne vous attendez pas à voir Lightburn pleurnicher ("But I promise not to cry anymore"), le leader des Dears renferme en lui une rage retentissante. La musique des Dears est à la fois explosive et désespérée à l'instar du morceau Never Destroy Us. Lightburn multi-instrumentiste s'est entouré d'un groupe étendu d'une dizaine de musiciens autour d'un noyau dur composé de Natalia Yanchak (avec laquelle il interprète un charmant duo : The Death Of The Romance), Martin Pelland et George Donoso III. Ce qui conduit à un disque richement composé qui fait ainsi un peu penser aux meilleures prestations de Divine Comedy à la belle époque.
Et la qualité est là, ceux qui doutent de la ressemblance avec Morrissey devraient écouter plus attentivement, Lightburn chante pratiquement exactement dans le même ton que l'ex-leader des Smiths (Lost In The Splot).
No Cities Left est un très bon album, mais il vaut encore mieux s'acheter leur magnifique live : Thank You Good Night Sold Out, qui rend encore mieux toute l'émotion, ici un peu camouflée par une production trop soignée.

Marek Bogdanov

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