Webzine des Musiques Actuelles !
     
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Le Fil

CAMILLE - (2005)

Camille a gagné. Succès dans la presse spécialisée. Unanimité. Et un et deux et trois et quatre "f" pour Télérama. Alors voici un article inutile. Hein ? Vous avez dit quoi ? Ok, je reprends. Voici ENCORE un article inutile.

Camille, c'est une intello de la musique. Généralement ce genre d'expression fait peur. Ca ressemble à intello du porno ou intello du foot. Un DEUG péniblement arraché à l'université et voici que votre milieu vous bombarde dans l'élite. Sauf que Camille a fait science po. Respect. Elle a donc vécu entre des ouvrages de Badie et de Taguieff, lu ce bouquin sur les TAZ et fréquenté des altermondialistes en Converse dont le seul geste envers le tiers-monde consiste à lâcher trois euros pour manger un kebab. Camille est donc un bel esprit. Et c'est en reprenant en coeur lors d'un mariage le troisième couplet de l'immense tube de Patrick Sébastien : La Fiesta, qu'elle va se découvrir une belle voix. J. L. Murat, goupil rusé aimant faire chanter les femmes pour gagner quelques piécettes, la repère. Mais Camille se révèlera définitivement en chantant avec Nouvelle Vague des reprises tiédasses de grands tubes new wave. Fort de ce succès, Camille se lance en solo avec un concept original : faire un album avec sa voix pour seule arme. Au moins ça change des groupes de rock en "The". Et d'ailleurs, ça commence plutôt bien. Les textes poétiques font oublier les références musicales cocasses qui pourraient venir à l'esprit de certains (Pow Wow, Michel Leeb). Sa voix enregistrée sur plusieurs pistes fait mouche. Et puis, il y a les "wouah" et les "pfoufs" qui débarquent. Hum. Et les "toutouloutoutou" sur fond de musique africaine. Hum hum. Les paroles sont ironiques, mais quand même. Après, il y a les trois Janine faciles et agaçantes. La comptine enfantine Vous est assez réussie et plutôt drôle. Baby Carni Bird vaut également le détour pour son ambiance feutrée. Pour que l'amour me quitte est une jolie ballade entachée d'un "lélélélé" oriental qui n'a rien à voir avec la chanson. Admettons : Vertige et ses choeurs sont irréprochables. Au port, plus orchestré, est très réussi. Ensuite, c'est un peu lassant. Moi, je préfère la chanson de Maurice Chevalier sur la marche virile dans Ménilmontant plutôt que la ballade mollassonne proposée par Camille, même si cette dernière avoue avec conviction que : "Quand je marche, je marche". Alors oui, Camille c'est pas mal, mais je ne vois pas pourquoi on en fait tout un plat, surtout qu'elle se la pète un peu trop. Et comme dirait Patrick Sébastien : "Et les prétentieux : on s'en fout".

Monsieur Pipo

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