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On The Ellipse

BARDO POND - (2003)

Après les sonorités acoustiques et les orientations plus " indé " du précédent Dilate, le quintet de Philadelphie nous livre ici un chef d'œuvre de rock psychédélique, qui allie parfaitement lenteur et mur du son…

On The Ellipse s'ouvre par un long larsen. Les guitares se mettent progressivement en place et explosent au milieu du premier titre, JD, ouverture fougueuse qui donne globalement la tonalité de l'album, composé de six plages. En effet, mis à part l'acoustique Walking Clouds, d'ailleurs chanté par le guitariste Michael Gibbons (une fois n'est pas coutume), le monde de Bardo Pond est ici rempli d'improvisations, d'électricité et de saturations. Des distorsions et des tensions latentes qui ne sont pas sans rappeler Mogwai et les Sonic Youth. Cependant, cette comparaison est réductrice car elle omet une particularité essentielle du gang sonique de Philadelphie : le chant envoûtant et plaintif d'Isobel Sollenberger. Cette voix provoque des frissons de part son côté sexy et fait parfaitement écho aux fougues déversées par les guitares notamment sur Test, mur du son de 10 minutes qui se traîne avec une lenteur déconcertante.
Bien loin des schémas classiques du post-rock, cet opus fait l'effet d'une drogue. L'auditeur est hypnotisé à l'écoute des psychédéliques Every Man ou Dom's Lament où des nappes de guitares saturées se mêlent à la douceur de la flûte et du violon d'Isobel Sollenberger, qui donnent une dimension singulière et épique à l'univers du combo.
Plus qu'un excellent album, On The Ellipse est une œuvre hors normes. On découvre alors toute la splendeur du space-rock de Bardo Pond sur la dernière piste du disque, Night Of Frogs, sans doute le meilleur morceau de la discographie du groupe qui, lentement, provoque des sensations jubilatoires et déclenche l'orgasme au fur et à mesure que le volume des guitares et que l'intensité de la voix progressent. Cette impression de rêve éveillé prend fin comme elle avait commencé, avec un larsen. Inoubliable et inégalable.

Gros Barnes

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