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Funeral

The ARCADE FIRE - (Merge Records, 2004)

La bombe a explosée outre-Atlantique en 2004 mais ses répercussions ne se sont montrées en Europe qu'au début 2005. C'est d'ailleurs assez surprenant le temps qu'il a fallu pour que ce chef-d'oeuvre épique traverse l'Atlantique.

Cet album était en rupture de stock dés le premier jour de sa sortie à Montréal. Un vrai buzz pour un album qui restera sans aucun doute un des plus intéressants de la décennie. Funeral est tout feu tout flamme. Il n'y a que de rares accalmies (Une Année sans lumière) sur cet album et elles ne font qu'annoncer la tempête.
Ca commence très fort avec Tunnels qui annonce vite la couleur : une montée en puissance jouissive, une maîtrise à la fois mélodique et énergique, favorisée par une production excellente et généreuse. C'est toujours prêt à exploser sans que ça n'explose véritablement, un peu comme avec les meilleurs morceaux de At The Drive-In ou des Undertones. Laïka, la petite perle de cet opus est tout en rage contenue, et ne peut vous laisser immobile. Cette énergie est effroyablement contagieuse. Pourtant la gaieté n'est pas de mise. Funeral, littéralement enterrement, vient du fait que les membres d'Arcade Fire ont été marqués par les décès successifs de proches du groupe. Ce qui induit sans doute ce mélange formé à la fois de rage et de désespoir.
Win Butler et Régine Chassagne alternent chants anglais et français (enfin très peu en français, il faut l'admettre) dans deux morceaux : Une Année Sans Lumière et Haïti. Le supra tubeux Rebellion (Lies) n'arrive même pas à nous énerver par sa démarche faussement facile, en fait c'est tout le contraire, on est presque émerveillé. Un album qui finit en beauté avec In The Backseat qui renverrait presque Bjork à ses études.
Funeral est un disque hors du temps qui va chercher autant ses influences dans les fins fonds du folk que dans la pop baroque. Pourtant cet album ne retranscrit pas tout ce qu'Arcade Fire peut faire ressentir sur scène...

Marek Bogdanov

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