Panda Park

90 DAY MEN - (2004)

Panda Park est le troisième album du quatuor originaire de Louisville et sans doute celui de la maturité. La surprise de cet opus vient de l'ambivalence des sept compositions, empruntes à la fois d'influences seventies et modernes.

90 Day Men nous vient de la scène math-rock, genre issu du post-rock (termes extrêmement délicats à définir certes et souvent utilisés à mauvais escient). Pour être plus compréhensible, on peut dire que le combo a été influencé dans un premier temps par Slint et June Of 44 et que leurs travaux se sont d'abord apparentés à des mélodies déstructurées, saccadées et répétitives.
Depuis qu'ils se sont installés à Chicago, la musique du groupe a pas mal évolué. Le piano et les claviers y ont pris une part importante, donnant une dimension psychédélique et illuminée à leurs albums, en l'occurrence Panda Park, tout en conservant les prémices du math-rock. En témoigne l'instrumental Night Birds, ultime piste du disque.
Il est cependant relativement difficile de rentrer d'un coup dans cet univers chaleureux, et il faut plusieurs écoutes pour se familiariser avec le chant très atypique de Brian Case et la grande liberté offerte aux claviers. En effet, les explorations mélodiques sont parfois poussées à l'extrême avec une place toujours prédominante laissée au piano qui transcende la six cordes en la cantonnant à un rôle d'accompagnement (Even Time Ghost Can't Stop Wagner, Chronological Disorder).
Au final, Panda Park se révèle extrêmement riche et fouillé, réservant son lot de surprises à chaque nouvelle écoute. Un disque hallucinant et étourdissant qui ravira les adeptes des Bads Seeds ou de Brian Eno et d'autres espérons-le. C'est en tout cas tout le mal qu'on peut lui souhaiter .

Gros Barnes

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